TDAH ou le syndrome de l'écureuil
7 astuces pour faciliter le quotidien

J’ai la chance d’avoir régulièrement dans mon jardin un petit visiteur : un écureuil roux. A chaque fois que je le vois, je ne peux m’empêcher de faire le rapprochement avec les enfants hyperactifs que je connais.

Grimpeur hors pair, le voici sautant avec bonheur d’arbres en arbres. Il est tellement rapide qu’il nous arrive de le perdre du regard. Le voilà qui redescend à toute vitesse pour aller récupérer à travers les herbes quelques glands ou noisettes. Il court avec souplesse et soudain s’arrête net, dressé sur ses pattes arrières, aux aguets. Puis, il fonce récupérer son précieux trésor, traverse la route sans regarder et file à bonne hauteur pour aller grignoter son butin. Vous pouvez toujours essayer de l’attraper, il est si vif que jamais mes chats n’y sont parvenus. Il les fait même tourner en bourrique en les laissant perchés dans le chêne du jardin ! Il amuse la galerie malgré lui. Mais quand il s’agit de retrouver ses précieuses victuailles cachées sous terre en prévision de l’hiver, cette tête de linotte n’arrive plus à se rappeler ce qu’il en a fait ! Ne vous rappelle-t-il pas quelqu’un ?

Si vous avez un enfant porteur d’un Trouble du Déficit de l’Attention avec Hyperactivité (TDAH), je suis sûre que vous voyez très bien de quoi je veux parler !

Avoir un enfant TDAH à la maison, ce n’est pas de tout repos. Qu’il ait ou non une hyperactivité associée à ses difficultés de concentration, votre enfant est en réalité toujours absorbé par mille et une choses. Dans sa tête c’est un véritable foisonnement.

C’est la raison pour laquelle il peut facilement passer du coq à l’âne, avoir des difficultés à terminer une activité jusqu’au bout ou encore ne pas savoir attendre et vous couper régulièrement la parole de peur d’oublier ce qu’il avait à vous dire car il pense déjà à autre chose. Tout ceci n’est pas de l’impolitesse, mais un véritable problème de focus. En effet, se focaliser sur une seule chose à la fois ne fait pas partie de son fonctionnement. Il va donc falloir établir dans son quotidien quelques aménagements.

Voici donc 7 astuces pour aider votre enfant à mieux gérer ses journées.

Mettre en place des routines et un tableau de récompenses

En structurant ses journées, votre enfant pourra s’appuyer sur des repères qui lui permettront de ne pas oublier ce qu’il doit faire et l’aideront à prioriser ses actions.

Vous pouvez télécharger à cet effet le guide gratuit du blog mais également imprimer ou vous inspirer des routines du blog de Minireyve (matin + soir) que je trouve vraiment très réussies.

Réaliser un tableau de récompenses apprendra à votre enfant à mieux se canaliser.

Listez les points sur lesquels il a besoin de travailler et ses activités favorites. Attribuez un point à chaque mission accomplie lui permettant de gagner une des fameuses activités. Pour les plus jeunes, limitez votre tableau à 4 à 5 demandes réellement importantes pour vous.

Chez nous, pour la rentrée, nous avons par exemple élaboré ce tableau :

Adapter vos demandes

Cela va lui permettre de mieux se concentrer sur ce qui est attendu. Vous pouvez par exemple :

Privilégier les demandes immédiates aux demandes différées qu’il risque d’oublier;
Faire des phrases courtes;
Capter son attention en lui demandant de vous regarder ou en commençant votre phrase par son prénom;
Ne pas cumuler plus de deux à trois consignes à la fois;
Lui dire ce que vous attendez de lui et lui faire répéter ou reformuler ce que vous venez de lui demander afin de vous assurer qu’il a bien mémorisé ce que vous souhaitez;
Privilégier l’approche ludique qui responsabilise par rapport à l’approche frontale.
« Tiens, je vois des cartes qui ne sont pas dans leur boîte » passe toujours mieux que « Qu’est-ce que c’est que ce bazar ? Range-moi tout ça ».

Adapter l’environnement

Pour éviter que votre enfant ne reporte à demain ce qu’il doit faire (car il est absorbé par ce qui lui passe par la tête plutôt que par ce qui est prioritaire), vous pouvez :

Organiser son espace de manière à ce que votre enfant prenne l’habitude d’être ordonné. Installer des bacs transparents ou avec des étiquettes. Lui apprendre à dédier un emplacement à chaque objet;
Utiliser des codes couleurs (planning, rangement, cahiers, etc.);
Éviter les sources de distractions autour de son espace de travail;
L’inciter à faire des listes;
Utiliser un Timer ou un minuteur pour l’aider à gérer son temps.

 

Lui faire pratiquer régulièrement des exercices physiques

L’activité physique a la propriété de redynamiser les esprits vagabonds autant qu’elle apaise la bougeotte. Vous pouvez donc sans crainte multiplier les petits exercices physiques tout au long de la journée car ils aident votre enfant à se mobiliser de nouveau sur une activité et pour les plus actifs à canaliser leur trop plein d’énergie.

Avant une séance de devoir, vous pouvez par exemple lui faire exécuter un de ces exercices d’autorégulation :

Le faire sauter sur un petit trampoline d’intérieur ;
L’assoir sur une chaise et lui demander de placer ses deux mains de chaque côté de l’assise, les pieds décollés du sol, puis de tendre ses bras afin qu’il porte le poids de son corps (10 secondes);
Lui faire tirer un gros élastique entre ses deux mains (10 secondes);
Faire des « mini-pompes » contre un mur (20 secondes);
Faire la brouette;
etc.

 

Sa concentration en sera tout de suite facilitée. Vous pouvez facilement faire une fiche de choix avec l’application Piccollage.

Opter pour la méditation de pleine conscience ou le yoga

Apprenez à votre enfant à se détendre et à prendre conscience de son corps, de son esprit et de son environnement. Cela l’aidera à se concentrer, à canaliser son énergie, à mieux maîtriser son impulsivité et son anxiété mais aussi à mieux s’endormir.

Il existe des méthodes qui vous aideront à mettre ces techniques en place telles que :

Adopter une alimentation saine

Voici un des points les plus difficiles à tenir pour les parents actifs avec de jeunes enfants. Pourtant il est vain de fermer les yeux aujourd’hui sur l’impact qu’à le contenu de notre assiette sur notre santé.

Les enfants développant des troubles neurologiques devraient pourtant être les premiers à bénéficier d’une vigilance plus particulière dans ce domaine car on sait que certains aliments ou produits jouent un rôle majeur sur la concentration.

Même si ce défi semble difficile, rien ne nous empêche de modifier petit à petit nos habitudes pour voir si cela donne de bons résultats.

Ce qu’il faudrait supprimer ou largement limiter :

    • Le micro-ondes;
    • Les excitants tels que le sucre (et pour les grands le thé, le café et l’alcool);
    • Les produits raffinés;
    • Les plats industriels et tout ce qui contient des additifs alimentaires (édulcorants, colorants, exhausteurs de goût, agents conservateurs, etc.).

Idéalement, il faudrait repasser à une cuisine maison où l’on fait les gâteaux et les biscuits soi-même. Où l’on utilise les céréales complètes, du sucre de canne et du miel (avec parcimonie). Où l’on mange des légumes crus mais aussi beaucoup d’amandes, de noix, de noisettes (riches en vitamines, oméga-3, magnésium). D’ailleurs l’écureuil ne s’y trompe pas. Et où l’on pense à boire beaucoup d’eau qui reste indubitablement la meilleure boisson que notre corps puisse trouver et a de nombreuses vertus notamment sur la concentration. A tester.

Développer ses compétences

Votre enfant est parfois sujet à rejet car il peut sembler insolent, lunatique, paresseux ou encore casse-cou. En réalité, les TDAH sont souvent curieux, passionnés, créatifs, sensibles et spontanés. Leur comportement est souvent mal interprété ce qui peut entraîner une baisse de l’estime de soi. Cette incompréhension peut amener votre enfant à se retrancher dans des réactions d’évitement ou même à développer certains comportements de défense qui peuvent paraître agressifs.

Pour l’aider

    • Listez ses points forts et inscrivez-le à des activités sportives ou créatives dans lesquelles il pourra se sentir compétent et apprécié;
    • Aidez-le à travailler son estime de soi. Les conseils que je donne dans cet article sont valables pour votre « petit écureuil » également;
    • Apprenez-lui à mieux se connaître et à s’aimer en dialoguant avec lui et en lui manifestant votre fierté au travers de ses réussites. Vous pouvez aussi lui montrer la vidéo ci-dessous « Le TDAH parlons-en ! » réalisée par Florence et Rosalie et leur maman Francine. Elles y expliquent le TDAH de façon simple mais avec le ton et l’ambiance québécoise (ce qui peut demander un petit effort de compréhension) tout en donnant leurs astuces personnelles.

Voici quelques références pour accompagner votre enfant dans ces démarches :

Les outils se trouvant sur le site du Dr Vincent (Québec) peuvent vous aider à mieux réorganiser le quotidien de votre enfant.

Le Dr Vera (Paris) organise des vidéoconférences interactives auxquelles vous pouvez vous inscrire et poser des questions.

Le site Attentix propose également un programme d’aide dont on trouvera les manuels (+CD) en France chez Pirouette Editions.

Livres

Du côté des livres, je vous recommande vivement 100 idées pour mieux gérer les troubles de l’attention de Francine Lussier (éd. Tom Pousse). On trouve dans ce format poche à emporter partout énormément de conseils astucieux et faciles à appliquer qui guident autant les parents, les enseignants que l’enfant. Le ton est clair et déculpabilisant. Pour ma part, j’ai trouvé le contenu de ce livre riche d’idées et listant un nombre de difficultés considérables tout en proposant des solutions pour chacune d’entre elles. Un indispensable.

Pour aider votre enfant à être plus posé et plus attentif essayez Aider son enfant à être calme et attentif de Delphine de Hemptinne (éd. de Boeck)

J’ai également eu de bons retours sur les ouvrages TDA/H : Mode d’emploi de Pascal de Coster (éd. Erasme) et TDA/H La boîte à outils de Ariane Hébert (éd. de Mortagne) qui existe aussi en version pour les ados.

Pour les enfants ayant un trouble de l’attention SANS hyperactivité, il existe un livre à destination des parents et des enseignants : Déficit de l’attention sans hyperactivité d’Emmanuelle Pelletier (éd. Dangles).

Pour votre enfant, les livres suivants sont de bonnes pistes pour échanger avec lui, l’aider à comprendre et à dépasser ses difficultés.

Enfin, si vous êtes passé à côté, n’hésitez pas à voir ou à revoir la vidéo « Déploie ton potentiel » du Dr Vincent qui se trouve à la fin de ce précédent article.

Si vous avez trouvé des astuces pour aider votre petit As avec son TDA/H, partagez-les dans les commentaires !

7 réflexions sur “TDAH ou le syndrome de l’écureuil : 7 astuces pour faciliter le quotidien”

  1. bravo pour ce blog super complet et très bien fait 🙂 Je suis confrontée 365 jours sur 365 à des enfants comportant des troubles plus ou moins importants, en effet je suis AVS depuis 3 ans, j’entame ma 4ème année (j’adore mon métier et les enfants dont je m’occupe, malgré leurs différents troubles ils sont super attachants) et en parallèle, j’ai mon fils de 9 ans qui est atteint d’une TDAH sans hyper activité. Je me retrouve souvent démunie, quant à son trouble. Je l’élève seule et dans mon entourage amicale, beaucoup me tourne le dos, ils ne comprennent pas la « différence » de mon fils… Après une journée de travail, pas facile de gérer ma vie familiale le soir, le we et les vacances. Mais grâce à vous j’ai trouvé quelques astuces. Merci beaucoup pour toutes ces idées et recommandations qui m’aideront bien dans ma vie familiale tout comme dans ma vie professionnelle. Bonne continuation et au plaisir de vous relire, ici ou sur votre blog

    1. Merci Véronique 😀
      Bravo pour votre engagement auprès de ces enfants. Ce n’est pas toujours évident d’être connecté en continu avec les mêmes problématiques. C’est aussi très frustrant de lire l’incompréhension dans le regard des autres lorsque l’on défend un trouble ou un handicap invisible. Cela demande beaucoup de courage et c’est bien souvent parce qu’on le fait avec le cœur qu’on en fait une formidable conquête.
      Il faut savoir aussi se ménager des petits temps de pause rien qu’à soi et ce n’est pas toujours évident surtout quand on est seule… mais la prochaine « astuce », c’est à vous que vous devriez l’offrir 😉

    2. Je suis professeure particulier et j’ai 2 autistes ainsi que des dyslexiques. N’hésitez pas à les féliciter, à prendre du temps pour tout avec eux, même rire ou chanter… Les destresser en les laissant presser des balles de tennis …. Mettre des musiques douces en fond très léger pour travailler …. Plein de petites astuces pour qu’ils se sentent bien.Et être TRES patient.
      Bon courage

  2. Waaaouuu j’adore votre blog .. je suis arrivée par recherche sur internet .. il est vraiment complet avec bcp de conseils précieux. Maman d’un p’tit lou de 8 ans en attente de diagnostic . je vais en parler autour de moi ainsi que dans les groupes de réseaux sociaux de tsa ou asperger .
    merci merci pour votre site.

  3. Bonjour, je viens de lire votre article et je voulais vous expliquer un peu notre quotidien assez compliqué surtout à l’école. je suis la maman d’un petit garçon qui a aujourd’hui presque 9 ans. Il a été diagnostiqué TDAH à l’âge de 6 ans à son entrée en CP. Nous avons été obligé de le changer d’école car selon la psychologue scolaire, notre fils était maltraité psychologiquement par la maîtresse de grande section ! À son entrée dans sa nouvelle école en CP, nous avons vu le changement avec une directrice qui avait pris le temps de se renseigner sur le trouble de l’attention (nous ne le savions pas encore mais nous avions de sérieux doutes !!).
    Notre fils a passé une année de CP excellente même si les apprentissages étaient compliqués surtout en lecture et en écriture. Puis l’année d’après, changement de directrice et là c’est la catastrophe. On se rend compte que personne dans les écoles ne savent s’occuper d’un enfant atypique ayant un trouble ! On participe à des réunions dès la rentrée scolaire, on explique le trouble à la nouvelle maîtresse et aux personnels de garderie et cantine etc… Mais inévitablement tous les ans, les mêmes réflexions, les mêmes remarques désagréables sur le comportement de notre fils qui ne colle pas avec celui des autres ! Interdit les time timer, les élastiques entre les pieds de chaise, les balles anti stress et autres objets pour enfants TDAH, ils perturbent le reste de la classe… Du coup, notre fils se retrouve régulièrement dans le couloir tout seul pour ne pas déranger ! Comment leur faire comprendre qu’il faut arrêter de comparer sans cesse un enfant atypique avec un TDAH ou autre trouble avec un enfant qui n’en n’a pas ? J’appréhende la rentrée car je sais que les préjugés vont recommencer… On se rend compte d’année en année que non seulement notre fils est mal jugé mais nous aussi ! Nous sommes souvent vu comme des parents qui laissent faire, qui ne savent pas si ou ça et c’est vraiment énervant d’avoir à se justifier sans arrêt !
    Si vous avez des solutions, nous sommes preneurs !!!

    1. Bonjour Marilyne,
      Merci de partager votre histoire. Je suis vraiment désolée d’entendre les défis auxquels votre fils et vous faites face. C’est vraiment difficile quand les écoles ne comprennent pas toujours les besoins spécifiques des enfants atypiques.

      Avez-vous pensé à mettre en place un Plan d’Accompagnement Personnalisé (PAP) avec l’école ? Cela pourrait aider à formaliser les besoins de votre fils et à sensibiliser le personnel enseignant. Parfois, une petite session de formation ou des ressources partagées peuvent faire une grande différence.

      Vous n’êtes pas seule dans cette situation, beaucoup de parents vivent des expériences similaires. N’hésitez pas à chercher du soutien auprès de groupes de parents ou d’associations spécialisées, cela peut être très bénéfique. Le site ouvrira également une communauté à la rentrée. Si vous souhaitez nous rejoindre, l’info sera donnée à mes abonnés et sur mon compte Insta.

      Courage à vous et à votre famille, vous faites de votre mieux dans une situation vraiment compliquée.

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