Partir en vacances cet été
avec votre petit Asperger l'esprit tranquille

Cet article participe à un événement inter-blogueurs proposé par Aurélie Guitteny du blog superliposes.com ayant pour thème « Préparer les vacances en famille », son article s’intitule Sa chambre dans une valise pour les vacances.

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Vacances ? Cataclysme !

Pour un enfant autiste, les vacances idéales seraient celles où la famille plie bagage, fait le tour du pâté de maison et se réinstalle illico !

Les vacances, quelle idée ! Où va-t-on ? Comment ? Avec qui ? Où vais-je dormir ? Votre enfant peu enclin au changement peut trouver ce projet extrêmement stressant !

Tout d’abord, si vous avez comme moi un enfant qui n’est pas spécialement fan de l’école. Vous allez pouvoir facilement marquer des points.
Pour ceux qui adorent l’école, présentez la stratégie n°1 comme une autre façon d’apprendre de nouvelles choses (à propos de son intérêt spécifique bien-sûr ^^) ou passez directement à la stratégie n°2.

Quoi qu’il en soit, le maître mot est : rendez le projet LUDIQUE !

Prêts pour votre plan d’action ?

 

Prenez des vacances anticipées

Stratégie numéro une au top chez nous !

Peu importe ses résultats scolaires, votre enfant a montré une grande persévérance tout au long de l’année en s’adaptant à un rythme et à une organisation qui ne lui correspondent pas. Voici quelques semaines que vous sentez votre enfant fatigué ? Aucun de vos enfants ne prépare d’examen à cette période ? Plutôt que d’attendre la fin de l’année scolaire, prenez le large. Trois à cinq jours de plus ou de moins ne changeront rien à leurs connaissances académiques et vous avez quand-même un argument de taille pour partir poliment plus tôt.

Prévenez les écoles de votre situation, remerciez-les pour leur investissement auprès de vos enfants et expliquez que votre enfant a bien mérité une petite pause avec quelques jours d’avance. Voici un premier bon point pour transformer le début des vacances en échange gagnant-gagnant !

Effectif allégé à l’école, vacances moins chères, moins de monde sur les routes et sur place, et surtout « Plage ou cartable, mon chéri ? ».

Limitez l'exotisme

Hé oui, ça n’est peut-être pas très fun pour vous parents mais il va vous falloir anticiper et organiser votre séjour dans le détail même s’il se fera sous les cocotiers.

Répertoriez un maximum de données sur votre voyage et établissez un petit scénario social imagé de votre périple. Montrez étape par étape vos lieux de passages et discutez des points qui peuvent angoisser votre enfant. Si vous avez attaqué la lecture d’Incroyable Moi  vous devriez déjà bien connaître les peurs inavouables et pourtant si touchantes de vos enfants.

Indiquez la date de départ, expliquez par quel moyen de transport vous allez vous rendre sur place et combien de temps en moyenne dure le trajet.
C’est une bonne occasion de sortir un plan ou une carte routière et de montrer quelles sont les départements qui seront traversés pour les petits fans de géographie.

Expliquez que les aéroports comme les aires d’autoroutes disposent de toilettes publiques et n’oubliez pas, une fois en route, les pauses pipi obligatoires souvent indispensables aux aspies qui ont du mal à ressentir leur envie avant la dernière minute.

Expliquez également que vous allez pouvoir pique-niquer et que vous emmènerez les aliments préférés de vos enfants. Chips, petits fromages, sandwich club : choisissez tous ensemble un menu pratique et qui ne fasse que des heureux.

Montrez des photos de la ville, de votre location, des différentes activités possibles. Trouvez, là où vous vous rendrez, de quoi assouvir les différents centres d’intérêts de vos bambins, même avec des choses simples (glacier, baignade, chasse aux insectes, musées, etc.) et allouez un temps spécifique rien que pour leurs hobbys en contrepartie d’un temps consacré à vos propres envies.

Les vacances, c’est aussi un temps de rencontre autrement. Un temps où l’on peut se permettre plus facilement de trouver chacun sa place dans un rapport d’échange et de partage intelligent. Au service de l’intérêt de tous.

Bref, PLANIFIEZ !

Conservez des repères

En essayant de poursuivre le même raisonnement mais à un niveau plus individuel, n’oubliez pas que votre enfant autiste a particulièrement besoin de structure.

Avant de partir, demandez à votre enfant de participer à l’élaboration de sa valise.
Laissez-le choisir :

  • son maillot de bain, ses pyjamas ou tout vêtement dans lesquels il se sent à l’aise. Surtout s’il a une hypersensibilité tactile,
  • un ou deux petits objets personnels qui symbolisent un moment heureux, calme ou sécurisant.

Faites-lui faire un sac de jouets.
Étalez les jouets par terre et faites-en une photo avec votre téléphone portable afin de ne rien oublier le jour du retour.

S’il a des habitudes invariables ou des rituels, emmenez le matériel nécessaire. Ne gâchez pas votre séjour parce qu’il n’a pas emporté ses couverts préférés.

Une fois sur place, essayez de conserver au maximum les routines du quotidien pour apporter des repères à votre enfant : lever, toilette, repas, coucher.
Prévenez-le simplement que les horaires ne seront certainement pas les mêmes et fixez des fourchettes temporelles afin d’apporter cadre et souplesse en parallèle.
Emmenez ses routines visuelles s’il en utilise à la maison. Si vous souhaitez en réaliser, vous pouvez télécharger les pictogrammes gratuits qui se trouvent dans le guide du blog. Prévoyez également à l’avance un plan B en toute situation (sortie au restaurant, invités, jour de pluie, etc.), avertissez votre enfant de ces possibilités : « S’il fait beau mardi midi, nous mangerons en terrasse au restaurant ».

 

Point trop n'en faut

Cela vous fera peut-être plus de travail de préparation et plus de route, mais il vaut mieux partir deux fois 7 à 10 jours qu’un mois complet ! Une trop longue période sans ses repères risque de mettre votre enfant à rude épreuve. Et puis, il est souvent très agréable une fois la première période de vacances (anticipée) passée de savoir qu’une autre nous attend dans quelques semaines.

Idéalement choisissez pour l’une des deux destinations un environnement déjà connu.
Soit en emmenant votre enfant dans une maison de vacances familiale où il a déjà ses repères, soit en partant avec des personnes connues et appréciées dans un endroit calme comportant des lieux où il pourra facilement s’isoler.

De même, si votre enfant doit se rendre chez ses grands-parents. Faites-le repasser régulièrement durant ces deux mois de vacances par la case maison. Une semaine de temps en temps dans son univers, lui permet de mieux apprécier son séjour ailleurs. Ce n’est pas toujours évident lorsque l’on travaille mais si vous en avez la possibilité, ce retour aux sources fera un bien fou à votre enfant.

Les vacances sont... des vacances !

Qui dit vacances, dit plaisir pour tous ! Nul besoin d’aller courir par monts et par vaux. Arrangez-vous pour que chacun fasse des activités au rythme qui lui convient quitte à vous diviser si nécessaire en plusieurs groupes. Un petit aspie est en général plutôt casanier. Un gîte sera une bonne alternative car il pourra y trouver espace personnel, calme et prévisibilité.

Votre enfant adore lire, jouer à la console de jeu, apprendre des données encyclopédiques ou collectionner. Emportez ses « marottes » dans vos affaires et laissez-le s’y adonner. Au diable les scrupules si votre enfant y passe un certain temps, vos trajets en voiture et les attentes au restaurant doivent être agréables pour tout le monde.

Alternez temps de découvertes en famille et temps pour soi de manière structurée. Emportez un emploi du temps visuel de votre programme. Informez-en tous vos enfants avant le départ et établissez tous ensemble les moments de sorties en famille, les temps d’activités et de jeux en communs ainsi que les moments pour soi.

Enfin, si vous souhaitez changer des comportements envahissants chez votre enfant. Modifiez-les pendant les temps de vacances à la maison. Profitez de ces quelques jours ailleurs pour lâcher la pression. Quitter votre quotidien vous aide à couper avec les soucis qui s’y rattachent, parfait ! Par contre, votre petit aspi(e) pour se détendre aurait certainement préféré ses repères, alors laissez-le souffler à sa façon en ne lui imposant pas de nouveauté supplémentaire dans son quotidien.

Priorisez différemment en ciblant ce qui est vraiment important pour lui et pour vous. Conservez les règles de bases importantes pour vous et la fratrie et lâchez du lest sur les autres.

En conclusion, structurez l’essentiel pour pouvoir lâcher-prise dans la joie et la bonne humeur, ne vous souciez pas du qu’en-dira-t-on si vos enfants ne sont pas impeccables en toutes circonstances, et surtout, comme vous avez bien bossé pour rendre ces vacances agréables, profitez !!!

En bonus, pour ceux qui veulent prolonger le temps d’échange en famille, pourquoi ne pas consacrer un petit temps chaque jour à la découverte d’une passion ou d’un hobby de chacun des membres de la famille en établissant un « jour vedette » par personne ? C’est un bon moyen d’apprendre à se découvrir, à parler de soi, à écouter et à partager ses différences.

Construisez ce temps sous forme de jeu et prévenez chacun des membres qu’à la fin de chaque session aura lieu par exemple un bon goûter, un concours de grimaces pour les plus jeunes ou encore 20 minutes d’activité libre.

Expliquez bien à chacun de vos enfants l’importance d’écouter, de ne pas couper la parole et de se prêter à l’activité sans critiquer ni râler. Plus vos enfants sont jeunes, plus la durée sera courte. Ce petit temps ritualisé sera un point de repère pour votre petit aspie qui lui permettra de rentrer dans l’échange de manière ludique. Si vous sentez que l’exercice est trop difficile pour votre enfant, ne le forcez pas. Vous voir rigoler tous ensemble lui donnera peut-être envie de vous observer et de se joindre à vous de nouveau.

Vous pouvez aussi vous appuyer sur des jeux de société qui favorisent la relation familiale et les habiletés sociales tels que l’École des monstres à partir de 3 ans, Kiétu ? à partir de 6 ans, Impro Social à partir de 8 ans ou encore #Distavie pour les adolescents.

L-école-des-monstres
Kietu? Jeu
ImproSocial Jeu
#Distavie Jeu

Deux alternatives à tester

Sur place

Pour ceux qui ne pourraient pas partir en vacances cette année et qui ont la chance d’avoir un jardin, que diriez-vous d’y construire un tipi ?

Cet espace clos en plein air est peut-être un bon moyen d’inciter votre enfant à passer de longues heures dehors. Il existe pleins de tuto sur internet pour vous aider à en réaliser comme par exemple celui-ci. Pinterest permet également de trouver de très jolies réalisations qui sont de bonnes sources d’inspiration.

Vous pourrez profiter ensemble des joies de la construction et de la fierté de la réalisation. Il vous apportera ombre aux heures de plein soleil et magie le soir avec un feu ou des petits lampions au moment du barbecue. Les petits espaces clos et peu lumineux sont souvent des lieux très ressourçant pour les personnes autistes. Elles se sentent alors en sécurité dans un espace « refuge » clairement délimité. Faites-en un espace sensoriel agréable en mettant des couvertures et des coussins au sol. Et pourquoi ne pas laissez vos enfants dessiner sur la toile pour la décorer et prolonger ainsi les heures de jeux…

La maison nomade

Nous avions pensé à une époque, pour éviter à notre fils les changements d’endroits stressants, partir en vacances en combi ou en camping-car. Nous n’avions pas pu réaliser ce projet, faute d’avoir trouvé ledit camion pour la période choisie. Cependant, cette idée, nous plaît toujours et il n’est pas exclu que nous la testions pour de prochaines vacances.

Nous y voyions les avantages de pouvoir prendre le temps de se rendre à destination. La faculté de fréquemment changer de lieu sans changer d’habitat et de conserver plus facilement un bon nombre d’habitudes pour notre enfant. Le camion revêtait de plus cet aspect confiné et sécurisant des petits espaces. Et comme nous ne sommes pas une grande famille, nous pouvions cependant en profiter sans avoir la sensation d’être trop les uns sur les autres.

Nous n’avons pu tester cette formule et je ne sais pas quel est l’écart entre l’idéal que l’on s’en fait et la réalité. Si vous l’avez testé, c’est donc avec grand intérêt que je recueillerais vos témoignages.

 

En attendant les quelques semaines qui nous séparent des vacances, je vous souhaite de bons préparatifs !

Et n’hésitez pas à partager dans les commentaires vos trouvailles pour des vacances zen afin que tout le monde en profite ! 😉

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2 réflexions sur “Partir en vacances cet été avec votre petit Asperger l’esprit tranquille”

  1. Merci Séverine de m’éclairer sur la vie de ces gentils petits monstres. Le côté ludique est probablement le plus excitant surtout si l’enfant en est partie prenante, voire même LE CHEF, en le rendant acteur et actif de façon amusante. J’adore la proposition du camping-car : voyager dans sa maison, avec ses parents. Cela doit être rassurant pour eux.

  2. Merci Edith !
    Oui, tout à fait ! Un petit Chef dans son tipi, maître des joies de ses vacances, qui profite dans un environnement rassurant de doux moments réconfortants 😉

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